Rénovation énergétique

Avec la hausse du prix de l’énergie, les aides de l’état et la loi visant à interdire à la location les passoires énergétiques, bon nombre de copropriétés se lancent dans des travaux de rénovation globale ou partielle visant à réduire leur consommation de chauffage, améliorer le confort des occupants et supprimer certaines pathologies telles que la condensation.

Les aides incitatives de l’état à la rénovation énergétique, bien que encore trop complexes, se sont beaucoup simplifiées ces dernières années avec l’apparition d’un portail unique France Rénov’ qui accompagne les copropriétés tout le long du projet énergétique de l’immeuble.

L’audit énergétique, prit en charge par le gouvernement, est la meilleure manière de commencer son projet en ciblant les faiblesses du bâtiment et en proposant des solutions visant à diminuer de 30, 35 voir 50% ou plus les consommations énergétiques de la résidence.

Deux solutions s’offrent alors au maître d’ouvrage : réaliser une rénovation énergétique globale ou bien procéder à une rénovation énergétique partielle et procéder par phases.

De nombreux travaux permettent une baisse significative des consommations d’énergie parmi lesquelles figurent notamment l’isolation thermique des façades (par l’extérieur ou par l’intérieur), la création ou l’amélioration du système de ventilation (VMC auto-réglable, hygro-réglabe ou double flux), l’isolation thermique de la couverture ou de la toiture-terrasse, l’isolation thermique des planchers bas (par le dessus ou le dessous), le remplacement des fenêtres et des portes-fenêtres par des menuiseries plus performantes, le traitement des points singuliers afin de supprimer les infiltrations d’air, le remplacement des équipements de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire par des équipements plus performants, la régulation des températures en fonction de l’utilisation des pièces, la création de systèmes de chauffage d’appoint pour les pièces utilisées de manière intermittente, etc.

Qu’il soit global ou partiel, le projet de rénovation énergétique doit prendre en compte la spécificité du bâtiment et ses pathologies afin de proposer une solution cohérente et une vision d’ensemble.

Par exemple, remplacer le système de chauffage sans procéder à l’isolation thermique des parois peut s’avérer dans la plupart des cas inefficace au regard de la dépense engendrée.

Par ailleurs, la rénovation énergétique ne doit pas se faire à n’importe quel prix en occultant par exemple des problèmes plus urgents tels que des problèmes de structure, d’infiltration d’eau, de stabilité du terrain, etc.

Spécialisé dans l’entretien et la rénovation d’immeubles, le cabinet d’architecture Remy vous accompagne depuis 1978 dans la rénovation énergétique des immeubles d’habitation, de bureaux et d’activité.

1) Isolation thermique des façades par l’extérieur

Le premier poste d’économie à réaliser dans un immeuble ancien est bien souvent l’isolation thermique des murs de façades et des murs pignons.

Pour accroître l’efficacité du système, la meilleure solution consiste la plupart du temps à isoler les murs par l’extérieur : cela permet notamment d’éliminer les ponts thermiques mais aussi d’augmenter l’épaisseur de l’isolant sans prendre sur la surface intérieure.

Si de nombreuses solutions existent aujourd’hui, la pose d’un système ITE (isolation thermique par l’extérieur) a des conséquences directes sur la respiration du mur.

Le choix de l’isolation thermique doit donc être réalisé par un professionnel du bâtiment qui prendra en compte le type de bâtiment, la nature des murs à isoler, les pathologies rencontrées et l’objectif à atteindre.

Pour faciliter la réalisation de travaux d’isolation thermique par l’extérieur (ITE), la loi Climat 2021-1104 du 22 août 2021 a créé un droit de surplomb au profit du bâtiment objet des travaux, dès lors qu’il n’existe pas de solution alternative permettant d’atteindre un niveau d’efficacité énergétique équivalent ou que le coût ou la complexité excessive de cette dernière solution est assimilable à son absence (CCH art. L113-5-1).

Le ravalement avec ITE (isolation thermique par l’extérieur) est la spécialité du cabinet d’architecture Remy depuis plusieurs dizaines d’année avec plus d’une centaine de réalisations à son actif pour le compte de copropriétés et de propriétaires fonciers. 

Pour en savoir plus sur le ravalement avec isolation thermique par l’extérieur, cliquez ici.

2) Isolation thermique des façades par l’intérieur

Lorsqu’une isolation thermique par l’extérieur n’est pas possible compte tenu du type de support, de la richesse architecturale des façades, des pathologies rencontrées ou bien encore de la complexité entraînant un retour sur investissement trop éloigné, alors il peut être décidé d’isoler les murs « froids » par l’intérieur.

Ce procédé a deux inconvénients majeurs : il n’évite pas les ponts thermiques notamment au niveau des planchers et des cloisons en contact avec les murs et il rogne l’espace intérieur diminuant ainsi la surface totale de l’appartement.

Ses avantages sont de permettre la respiration du mur, laisser visible les richesses architecturales de la façade et permettre une rénovation par étape.

L’isolation thermique des façades par l’intérieur est souvent réalisée lors de la rénovation complète des appartements ou des bureaux car elle implique des travaux importants d’électricité, de chauffage et de finitions.

Lorsque ces travaux sont réalisés, un soin particulier doit être porté à l’étanchéité à l’air des parois pour éviter les fuites d’air non contrôlées.

3) Isolation de la couverture ou de la toiture-terrasse

Une grande partie des déperditions énergétiques sont observées en toiture sur les bâtiments anciens car l’isolation thermique est vétuste, trop peu épaisse et parfois inexistante.

Des systèmes très innovants permettent de réduire considérablement la consommation d’énergie et améliorer de manière très significative le confort d’été.

Citons parmi eux le « Sarking » qui consiste à isoler les toitures au dessus des chevrons et non plus entre ou par le dessous.

Correctement réalisé, le Sarking permet de créer un lien entre l’isolation thermique des façades et l’isolation thermique de la toiture afin de réduire au maximum les ponts thermiques et créer une enveloppe totale qui protège efficacement le bâtiment.

Mais ce travail est complexe à mettre en oeuvre, les choix de matériaux sont nombreux et parfois inadaptés ce qui implique une étude et une supervision par un maître d’oeuvre qualifié.

En toiture-terrasse, on préférera augmenter l’épaisseur de l’isolant thermique de type polyuréthane ce qui implique bien souvent de rehausser les acrotères et procéder à des modifications de la maçonnerie.

Pour en savoir plus sur les travaux de couverture et d’étanchéité, cliquez ici.

4) Isolation des planchers bas

Afin que la performance de l’enveloppe du bâtiment soit totale, il convient d’isoler également le bas de la construction, du moins la partie inférieure de la zone chauffée.

En effet les planchers bas sont générateurs bien souvent de fortes déperditions thermiques.

Il existe des moyens efficaces et parfois pas très coûteux d’isoler les planchers bas comme la pose d’une isolation thermique en sous-face de la dalle ou bien par le dessus lorsque des travaux de rénovation importants sont envisagés. 

5) Amélioration de la performance des menuiseries

S’il est un domaine ou les performances se sont considérablement accrues ces vingt dernières années, ce sont les menuiseries avec l’amélioration des double et triple vitrages, l’incorporation de gaz à fort pouvoir isolant et la rupture des ponts thermiques.

Que serait une enveloppe parfaitement isolante avec des trous ?

Le remplacement des fenêtres peu performantes y compris des double-vitrages anciens accompagne nécessairement l’isolation de l’enveloppe du bâtiment.

L’idéal étant de les remplacer en même temps que la pose de l’isolation thermique par l’extérieur et ce de manière à garantir la continuité de l’étanchéité à l’air et la suppression des ponts thermiques.

En effet, la position idéale des menuiseries lors de la pose d’une isolation thermique par l’extérieur diffère quelque peu de la position classique au nu intérieur des parois.

Mais le remplacement en masse des menuiseries en copropriété est difficile car les fenêtres et portes-fenêtres sont des éléments privatifs et non communs.

La loi permet aujourd’hui d’envisager un remplacement global sans l’accord unanime des copropriétaires mais dans la réalité, nous l’avons rarement vu faire.

Le remplacement des menuiseries est donc à mettre en rapport avec la pose de l’isolation thermique mais pas seulement, il a des conséquences immédiates sur la ventilation intérieure ce qui implique qu’il doit être intégré à une réflexion globale menée par un homme de l’art.

6) Traitement des points infiltrants

Dans les bâtiments anciens, il existe de nombreux points singuliers qui amènent de l’air froid à l’intérieur du bâtiment.

Parmi eux, citons les conduits de cheminée, les mauvais raccords de menuiserie sur la maçonnerie, les anciennes aérations de gaz, les interfaces entre matériaux de différentes natures, les interfaces entre les matériaux de même nature mais dans des plans qui diffèrent, les coffrages de volets roulants non étanches, le détalonnage des portes extérieures, etc.

Ces infiltrations peuvent entraîner un inconfort thermique poussant les occupants à chauffer plus qu’ils ne le devraient et ainsi augmenter la facture énergétique des locaux qu’ils occupent.

Dans les immeubles bien isolés, le problème des points infiltrants est encore plus perceptible par les utilisateurs car il peut à lui seul engendrer de l’inconfort et affaiblir les performances thermiques attendues.

Des tests d’infiltrométrie existent ; ils permettent de quantifier et localiser les différentes sources d’infiltration d’air afin de déterminer avec précision les travaux à réaliser.

Les chapitres 1 à 6 ont traité l’enveloppe du bâtiment : la meilleure façon d’économiser de l’énergie, c’est encore de ne pas en perdre. 

7) Le chauffage et l’eau chaude sanitaire

Une fois l’enveloppe du bâtiment isolée, il convient de trouver un moyen de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire plus performant et plus économique.

Les appareils de chauffage électriques sont aujourd’hui plus performants qu’avant.

Les convecteurs électriques appelés également « grille-pains » s’effacent petit à petit pour des radiateurs à façade rayonnante et des corps de chauffe à forte inertie.

Le taux de rendement des chaudières à combustible s’améliore chaque année diminuant ainsi nettement le besoin en énergie. 

Les énergies renouvelables sont aujourd’hui pour beaucoup une préoccupation majeure qui peut influencer le choix de son système de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire.

Parmi les grandes familles d’énergie renouvelable figurent la cogénération (production d’eau chaude, de chauffage et d’électricité), les pompes à chaleur air/sol/eau (transfert de chaleur), le soleil thermique (capte la chaleur), le soleil photovoltaïque (transforme la chaleur en électricité), les poêles à bûches ou à granulés (combustion de biomasse).

Quelque soit le mode de chauffage retenu, il est préférable de privilégier une chaleur douce dans une enceinte bien isolée.

Il n’existe pas une solution miracle mais de nombreuses solutions dont le choix dépend de la typologie du bâtiment, du mode de vie de ses occupants, de l’environnement et des préférence en matière d’écologie.

L’architecte peut vous aider à faire un choix personnalisé en synthétisant l’ensemble de ces informations. 

8) Le renouvellement de l’air

Le renouvellement de l’air est encore plus important dans un bâtiment rénové et parfaitement étanche non seulement pour la santé de ses occupants mais aussi pour éviter l’apparition de condensation et de moisissure et augmenter le confort.

Les travaux de rénovation énergétique doivent donc être précédés d’une étude sur le renouvellement de l’air intérieur.

La ventilation mécanique contrôlée double-flux assure non seulement un renouvellement efficace de l’air intérieur mais en plus elle limite les déperditions calorifiques dues à l’apport d’air extérieur en réchauffant l’air entrant avec l’air sortant.

Dans le principe, c’est ce qui se fait de mieux mais elle est difficile à mettre en place dans un bâtiment existant du fait de sa complexité et du nombre de réseaux intérieurs à déployer.

La ventilation mécanique contrôlée simple flux sera plus simple à mettre en place dans des bâtiments existants et souvent occupés.

Elle permet un renouvellement de l’air tout aussi efficace que la VMC double flux mais avec une perte calorifique accentuée.

9) Bibliographie

Amélioration thermique des Bâtiments Collectifs construits de 1850 à 1974
Le Guide ABC
Edipa – Editions Parisiennes 2011

RE 2020 et rénovation énergétique
Sénova
Editions Eyrolles 2022

Bien gérer son chauffage collectif
Arc
Editions Vuibert 2017

RT 2012 et RT existants
Dimitri Molle et Pierre Manuel Patry
Editions Eyrolles 2013