Urbanisme

L’urbanisme est à la fois un art et une science qui a pour but « l’aménagement et l’organisation rationnelle et harmonieuse des agglomérations et du tissu urbain ». Les missions de l’urbanisme, définies et structurées par la Chartre d’Athènes (1933), consistent à analyser les fonctions urbaines : habitat, travail, circulation et culture (loisirs et sports), et à rechercher les structures les mieux adaptées à leur exercice et à leur développement futur. L’urbanisme doit concilier l’intérêt général et les intérêts individuels liés au droit de propriété et au droit foncier. L’ensemble des textes législatifs et règlements est réuni dans le Code de l’Urbanisme. » [Dicobat, Jean de Vigan, éditions Arcature, 1993]

Aménagement d’une place publique en Seine et Marne

1) L’image urbaine

Le dictionnaire fournit 5 définitions différentes du mot image : 1- Représentation d’un objet par les arts graphiques ou plastiques. 2- Reproduction d’un objet par l’effet de certains phénomènes d’optique. 3- Reproduction d’un objet qui se forme sur la rétine par suite de la convergence du cristallin. 4- Phénomène psychique consistant dans la réapparition d’une sensation déjà éprouvée en l’absence de l’objet qui lui a donné naissance. 5- Représentation mentale d’origine sensible.

La définition qui nous intéresse ici est la cinquième, à savoir la reproduction mentale d’une perception. Les sensations de l’ouïe, du goût, de l’odorat, du toucher ont aussi leurs images qui peuvent s’associer entre elles pour en donner de nouvelles.

En fait, tous les sens interviennent et se conjuguent pour composer l’image.

Kevin Lynch dans son livre : « L’image de la cité » définit l’image comme le résultat d’une opération de va-et-vient entre l’observateur et son milieu : « L’observateur – avec une grande capacité d’adaptation et à la lumière de ses propres objectifs – choisit, organise et charge de sens ce qu’il voit ». L’image varie donc d’un observateur à un autre.

Pour cette raison il fait intervenir la notion d’images collectives qui sont les représentations mentales communes à de grandes quantités d’habitants d’une ville : « Chaque individu crée et porte en lui sa propre image, mais il semble qu’il y ait une grande concordance entre les membres d’un même groupe. Ce sont ces images collectives, exprimant l’accord d’un nombre significatif de personnes, qui intéressent les urbanistes dont l’ambition est de modeler un environnement destiné à être utilisé par beaucoup de gens ».

L’auteur invente le terme d’imagibilité afin de faire valoir pour un objet physique, la qualité grâce à laquelle il a de grandes chances de provoquer une forte image chez n’importe quel observateur : « C’est cette forme, cette couleur ou cette disposition, qui facilitent la création d’images mentales de l’environnement vivement identifiées, puissamment structurées et d’une grande utilité ».

D’après Kevin Lynch, une image de l’environnement peut s’analyser à travers trois composantes : 1- identité, 2- structure et 3- signification. Il est commode de les séparer pour l’analyse.

Il faut en effet que l’objet soit identifié en tant qu’entité séparée, qu’il soit en relation avec les autres objets et l’observateur et qu’enfin il ait une signification pour l’observateur.

Les éléments qui interviennent dans les formes physiques de l’image sont : les voies, les limites, les quartiers, les nœuds et les points de repère.

Les voies sont pour la plupart des gens les éléments prédominants de la ville. Elles permettent son fonctionnement et assurent sa structure.

Les limites sont des frontières ou des coutures entre deux sortes de zones.

Les quartiers sont les zones relativement étendues de la ville où l’observateur peut entrer par la pensée, et qui ont une qualité interne qui leur est propre : « On peut les reconnaître de l’intérieur, et parfois s’en servir comme référence externe ».

Les nœuds sont des concentrations de certaines caractéristiques telles que le point de rencontre de voies etc. Les nœuds prennent automatiquement une importance du fait qu’il y ait une décision à prendre.

Les points de repère sont les références ponctuelles considérées comme extérieures par l’observateur. Ils sont des éléments matériels simples.

C’est l’association de ces éléments entre eux qui forment l’image de l’environnement à l’échelle de la ville.

Pris deux à deux, ces éléments peuvent se renforcer ou au contraire se détruire réciproquement.

De plus, il n’existe pas une image de l’environnement mais plutôt un assortiment d’images qui se chevauchent et se relient plus ou moins.

Ces images sont en général disposées sur une série de niveaux, correspondant en gros à l’échelle de la zone considérée.

L’idéal est qu’il y ait correspondance entre ces niveaux comme par exemple une tour que l’on reconnaît de loin comme de près.

Les caractéristiques physiques qui déterminent les quartiers sont les continuités de certains thèmes dont les composantes sont d’une infinie variété : texture, espace, forme, détails, symboles, types de construction, affectation, type d’activité, habitants, degré d’entretien, topographie.

Réflexion sur les matériaux

La coordination, le cœur d’îlot, l’alignement sur rue, l’insertion d’espaces spécifiques (de repos, verts, humides, bruyants ou calmes, de jeu, etc.), de perspectives, de points de repère et d’animation (de mouvement) sont autant d’outils qui permettent à l’urbaniste de structurer la ville d’aujourd’hui.

2) Bibliographie

Aménager les espaces publics
A. Boyer / E. Rojat-Lefebvre
Editions du Moniteur 1994

Architecture intérieure des villes
Jean-Michel Wilmotte
Editions du Moniteur 1999

Les espaces publics modernes
Virginie Picon-Lefebvre
Editions du Moniteur 1997

La lumière urbaine
Roger Narboni
Editions du Moniteur 1995

L’image de la cité
Kevin Lynch
Editions Dunod 1999

La dimension cachée
Edward T. Hall
Editions du Seuil 1971

La fabrique des villes
Paul Chemetov
Editions de l’aube 1992

Les transports collectifs dans l’aménagement des quartiers nouveaux
Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie
Ministère des Transports
1978